Les 18 et 19 novembre derniers, la Grainerie accueillait, en collaboration avec le festival Neuf Neuf et dans le cadre de la Nuit du cirque, le Projet Grand mère, de la Cie Un loup pour l’homme.
Pour ce projet, la compagnie associait 8 femmes « en âge d’être grand-mère ». Aucun pré requis acrobatique n’était exigé: le projet fait sens quand il réunit une diversité de corps, d’âges, de personnalités, d’histoires
Qu’est-ce que défier les lois de l’équilibre et de la gravité quand les articulations rouillent et le muscle fond ? Comment s’abandonner, quand le corps désapprend à force de ne plus se risquer ?
Qu’est-ce que prendre en charge, qu’est-ce que prendre soin ? Porter, c’est prendre soin ? Y-a-t-il une tentation de contrôle ? Faut-il multiplier les saltos pour faire cirque ? Se tenir sur un pied, c’est voltiger quand on a bien 4×20 ans ?
A chaque nouvelle escale, André Rosenfeld Sznelwar entraine de nouvelles « grand-mères » dans des duos de fragile voltige, et explore nos relations de confiance et de dépendance, repoussant obstinément les possibles du corps.
Une ode au pas dans le vide, à partir de ces moments extraordinaires, où des femmes ayant l’âge d’être grand-mères acceptent pour la première fois d’être décollées du sol.
Fort des liens que tisse la Grainerie avec son territoire et ses habitants, 8 femmes ont ainsi accepté de jouer le jeu de ce projet singulier, de se rendre disponible durant quatre temps de rencontres et de répétitions jusqu’à se produire sur scène.
La rencontre entre les femmes, entre les femmes et les artistes, l’expérience physique, sociale, artistique et humaine qu’a pu représenter le projet constitue une nouvelle preuve de la nécessité de ces initiatives artistiques, de la confiance partenariale qui permet de tisser des liens qui vont chaque fois bien au-delà d’une simple venue au spectacle, et s’inscrivent dans une logique d’appropriation, de participation, de légitimation qui font le ciment de nos métiers.